On a tendance à penser que le recours à l’IA se limite aux secteurs d’activité très techniques, pouvant facilement être automatisés. Ce n’est pourtant pas le cas, l’IA présente un fort potentiel de développement pour le monde de l’édition, en répondant aux besoins des éditeurs, des auteurs et des libraires. Malgré certaines limitations (pour l’instant), l’intelligence artificielle présente des opportunités pour toute la chaîne de l’édition, de la création à la diffusion d’ouvrages.
◊ Création de contenus
Bien que l’Intelligence Artificielle ne soit pas capable d’écrire de la littérature, elle peut assister à la création de contenus, voire à l’écriture ✍️. Outre les recommandations que peuvent faire les algorithmes pour compléter une phrase, l’utilisation de l’IA fait déjà ses preuves dans la correction et la relecture des ouvrages. En détectant des fautes d’orthographe, de grammaire ou des erreurs dans la syntaxe, l’IA peut être mise à contribution pour faciliter et optimiser la relecture d’un livre, tout en s’assurant avec fiabilité qu’il ne contient pas d’erreurs.
De la même manière, l’IA permet de lutter efficacement contre le plagiat. L’IA est également utile pour la traduction. Les outils de traduction automatique se basant sur l’utilisation d’intelligence artificielle sont de plus en plus poussés et précis. S’ils peuvent rencontrer des limites, notamment dans la restitution d’un style littéraire particulier ou dans le rapport intime à la langue, ce sont des instruments qui se perfectionnent et qui peuvent faciliter grandement la traduction d’ouvrages non littéraires. Dans la numérisation d’ouvrages, l’IA est de plus en plus utilisée pour « océriser » des textes, c’est à dire transformer automatiquement des textes imprimés en textes numériques. On utilise pour cela des outils d’OCR (ou ROC en français, pour Reconnaissance Optique des Caractères). Grâce à l’IA, l’interprétation des caractères est de plus en plus précise et permet une numérisation automatique et fidèle, très utile pour la conservation d’ouvrages anciens par exemple.
Enfin, l’IA peut servir dans la mise en forme des livres. La réalisation de maquettes, de couvertures ou encore de codes typographiques peuvent être assistées par une IA pour apporter de nouvelles idées de mise en page à partir de critères graphiques prédéterminés.
◊ Stratégies de diffusion
L’utilisation de solutions IA dans l’édition peut permettre de mieux gérer les quantités de livres en anticipant les besoins et les stocks, notamment dans l’envoi de livres aux libraires. En fonction de leurs données de vente, l’IA détermine la quantité d’ouvrages à leur fournir pour optimiser les stocks et limiter les retours. Globalement, les outils IA sont de plus en plus utilisés pour la logistique et la comptabilité, notamment pour prédire des évolutions.
Dans les stratégies de communication et de publicité, l’IA rend possible un meilleur ciblage des clients en fonction des données qu’elle collecte 🎯. Elles permettent non seulement de cibler les clients qui seraient les plus intéressés par certains ouvrages, mais également de leur recommander d’autres titres cohérents avec ce qu’ils ont vu et qui pourraient correspondre à leurs attentes.
En se basant sur des données de vente, l’IA peut aider à prédire le succès d’un ouvrage, ou en tout cas évaluer son potentiel commercial. En fonction des chiffres de ventes d’autres livres du même genre, du même auteur ou sur un thème similaire, des outils permettent de visualiser plus ou moins précisément si un livre est susceptible de plaire à un large public.
De la même manière, l’IA peut déterminer quelles sont les périodes les plus adaptées à la publication d’un livre pour qu’il réalise le plus de ventes possibles, toujours dans une logique d’optimisation.
◊ Recommandation d'ouvrages
Enfin, l’intelligence artificielle propose des opportunités jusqu’au bout de la chaîne de l’édition, dans les relations avec les clients et la distribution. Ce sont par exemple les recommandations d’ouvrages pour les lecteurs, que l’on voit de plus en plus sur des sites de vente ou sur des applications dédiées. Elles sont de plus en plus précises grâce à différents critères (notation, coups de cœur, auteurs similaires) et permettent de proposer au lecteur un choix intelligent de lectures susceptibles de lui plaire. De la même manière, cela permet aux maisons d'édition et aux libraires de mieux cerner les goûts et les attentes de leurs lecteurs.
Si ces solutions fonctionnent pour l’instant beaucoup plus par algorithmes que par une réelle intelligence artificielle, certaines entreprises travaillent à développer une expérience de plus en plus proche d’une IA. C’est notamment le cas de Simon & Schuster qui a lancé la « Stephen King Library » sur l’enceinte connectée Alexa d’Amazon : l’enceinte pose des questions à l’utilisateur sur ce qu’il a envie de lire, et selon ses réponses elle lui suggère des titres de Stephen King appropriés à ses goûts.
On peut facilement imaginer que des solutions de ce genre, plus immersives et intuitives pour l’utilisateur, sont vouées à se développer dans les années à venir 🔜.
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